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A Justiça Angevina

Por:   •  15/4/2018  •  6.694 Palavras (27 Páginas)  •  247 Visualizações

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Nous n'entrerons pas ici dans ces questions majeures. En les laissant de côté, nous voudrions cependant insister sur deux fac­ teurs qui nous semblent essentiels.

Le premier est constitué par le rétablissement de l'Université de Naples, auquel pourvut Charles Jer immédiatement après la conquête du Royaume, peut-être sollicité par le Pape Clément IV. Il n'y a pas de doute que l'enseignement du droit occupa une place éminente dans cette restauration. Sur ce plan, l'efficacité des me­ sures adoptées fut accrue pat l'accueil que Charles réserva, à Naples, aux professeurs et aux savants de l'école d'Orléans, alors l'un des

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LA JUSTICE ANGEVINE. UNE ENQUTE A POURSUIVRE 421

principaux centres pour les études juridique s en Europe. Cela ex­ plique la connaissance qu'on avait à Naples des grands juristes fran­ çais du temps. Mais cette situation nous pousse surtout à considérer que la vie juridique, l'activité du barreau et la préparation discipli­ naire et technique des magistrats, des juges et des avocats procé­ daient d'une doctrine et d'un enseignement de haut niveau et très « à la page». Tel était natur.ellement le cas pour ceux qui opéraient dans les tribunaux et dans les magistratures ou les offices judiciaires, et qui avaient une formation savante. Mais ilest très difficile de penser que ceux qui n'avaient pas bénéficié d'une telle préparation ne subis­ saient pas, eux-mêmes, l'influence idéologique et pratique des mi­ lieux plus cultivés et supérieurs par la compétence et la science juri­ diques.

Le second élément à souligner consiste en une constatation pra­ tique. A l'époque des premiers Angevins, ily avait déjà, en Italie mé­ ridionale, une consuetudo Regni générale et reconnue. C'est-à-dire que le Royaume possédait dès lors un ensemble unitaire de règles, de conventions, de coutumes, d'usages, un système de j us non scrip­

tum, une communauté de la praxis de la justice. Et ce système n'était pas seulement reconnu, mais aussi ordinairement accepté et prati­ qué par tout le monde. «Système» est ici - il faut en prévenir - un terme trop solennel et, pour ainsi dire, trop «systématique» pour in­ diquer la réalité de la vie judiciaire de cette époque (comme en fait de toute époque). Mais ce que nous entendons par ce mot est plus simple. Il s'agit de constater une certaine unité normative pratique,

·qui s'était affirmée après deux siècles d'unité politique du Midi de

11talie, et qui allait de pair avec l'unité juridictionne lle et royale du pays. En réalité, le «système» dont nous parlons comportait beau­ coup de discontinuités, d'incohérences, de diversités et de contradic­ tions. Mais c'était, tout de même, un système qui formait un cadre d'ensemble reconnu, accepté et pratiqué, comme nous l'avons expo­ sé, dans la vie judiciaire du Royaume, bien qu'interprété et mis en œuvre de façon assez différente selon les lieux, les temps, les cas et les personnes. · ;;.., · ...;

Il y aurait, en effet, un troisième élément à citer,:à savoir que, durant toute la seconde moitié de cette période, à rarnère-plan·des procesus dont nous parlons, se déroula la terrible crise ·du XJVe siècle. Annoncée par plusieurs signes au cours de la première partie de ce siècle, la crise éclata, irrépressible, à compter de la grande peste de 1348. Mais la peste elle-même ne fut que l'une des forces négatives qui se firent sentir dans toute la vie économique et sociale de ce temps, et qui produisirent une désagrégation et une déstructuration du tissu matériel de la vie européenne sur la longue durée. Cependant, chaque médaille a deux faces. La diminution de la population accrut la valeur et l'importance du capital humain re-

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présenté par les survivants. Hors de rares cas, la condition des pay­ sans s'améliora. En Italie méridionale, ce fut le moment où disparut, à quelques exceptions et survivances près, la servitude de la glèbe, et où se formèrent, partout et définitivement, les administrations mu­ nicipales. Les luttes sociales se firent plus dures, surtout dans les villes, de par la compétition acharnée des classes, largement restruc­ turées. La monarchie, qui traversait une cµse politique profonde, dut concilier l'appui donné aux populations dans leur effort d'auto­ nomie, par rapport aux barons, et la nécessité de maintenir ces der­

niers tranquilles et, si possible, fidèles à sa cause. A partir de la se­

conde moitié du règne de Jeanne Ire, malgré quelques interruptions sous Charles III et Ladislas, ce processus connut une accélération. Mais ailleurs aussi, l'on retrouve les mêmes grandes tendances de l'histoire. Limitons-nous, pourtant, à nos deux premières re­ marques.

Elles conduisent à une implication à son tour importante. La trame de l'histoire angevine se déroule entre deux pôles. D'un côté, il y a une certaine unité qui remonte à l'origine royale et française des souverains, à leur culture politique et juridique, aux coutumes de la cour et aux pratiques aristocratiques et bourgeoises dont ils avaient l'expérience, aux types d'organisation et à la vie politique et ad­ ministrative, qui étaient ceux de la France des derniers Capétiens. De l'autre, il y avait la spécificité de chaque domaine du vaste en­ semble sur lequel s'étendait la souveraineté angevine à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle. Cela considéré, la notion de « diagonale angevine » appliquée à êet ensemble est tout à fait adéquate. La dia­ gonale marque un axe autour duquel se développent des processus et, si l'on peut dire, des dégagements historiques divers et multiples. S'ils n'impliquent pas nécessairement une causalité spécifique et unique, ils découlent certainement d'une référence commune à des facteurs historiques déterminés (en l'occurrence, surtout la dynas­ tie).

En effet, les deux dimensions dont -nous avons

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